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Version Conférence |
1/ Les "documents papiers". La production de documents papier par les acteurs de l’éducation environnementale est des plus courante. On peut même dire qu’il s’agit là du support le plus utilisé, à priori. il ne faut cependant pas assimiler production et distribution de plaquettes, livre de cours ou cahier du maître à une action éducative. Le support papier ne doit en effet ne venir qu’appuyer une démarche de fond. Il est un document à valeur informative qui devient pédagogique en fonction de son utilisation par l’éducateur. Celui-ci s’appuiera sur ce document en fonction des objectifs pédagogiques qu’il aura prédéfini. Sans objectifs pédagogiques, pas d’éducation. Destiné le plus souvent au public scolaire, l’outil papier est donc généralement perçu comme le moyen d’ouvrir des pistes de réflexion. Certains documents peuvent être purement descriptifs tandis que d’autres favoriseront sous la forme d’un cahier d’exercices une réflexion du public (généralement enfant) et une recherche de réponses. L’intervention de tiers, tels les parents ou les grands parents, ou bien encore une visite sur le terrain sera parfois nécessaire à la fourniture de ces réponses. Certains cahiers d’exercice comprendront un questionnement favorisant une découverte visuelle, d’autres feront appel à d’autres sens. Un carnet de santé de la rivière permettra une humanisation de celle-ci et mettra en relation systémique le recensement d’espèces et l’état de la rivière. Donnant lieu à des rappels ainsi qu’à des contrôles réguliers un carnet de santé intègre aussi le facteur temps. Certains documents sont destinés au maître. Ils concernent alors la correction des cahiers d’exercice ou l’approche pluridisciplinaire de l’eau au travers des différentes matières enseignées en classe. Enfin si la plupart des outils papier traitent de thèmes généraux (il s’agit en majorité du cycle de l’eau ou de la faune et de la flore aquatique) certains sont destinés à des publics spécialisés de professionnels ou d’usagers. Ils pourront dans ce cas expliquer à l’usager comment comprendre sa facture d’eau ou bien au professionnel comment exercer son activité en réduisant l’impact sur l’écosystème. D’un point de vue purement technique les documents sont conçus en fonction de leurs destinataires. L’eau peut par exemple s’y raconter aux tout petits en utilisant la première personne ainsi qu’un registre de termes émotionnels propres à l’être humain. Etre par exemple la princesse d’un château d’eau. La mémoire photographique de l’apprenant peut être sollicitée par des dessins épurés aux tons pastels. Ainsi le dessin figurant un chiffre d’usage élevé induira l’idée d’un "beaucoup", idée qui sera ainsi plus percutante que le chiffre lui-même. Si l’on ne devait considérer que l’objectif d’implication des citoyens, un document ménageant une "place active" au public pourrait se révéler intéressant. J'entends par là un document dans lequel le public ne serait pas considéré en tant que consommateur passif de l’écosystème1 mais qui le ferait figurer en tant que son gestionnaire actif. Ce pourrait être le moyen d’effectuer une sollicitation civique et de favoriser par un processus d’imitation un changement des comportements. Imaginons par exemple un document figurant des individus anonymes, les plus banals possibles, nous racontant l’eau parce qu’ils ont choisi de la connaître… 1 Je pense ici à certains documents figurant un pêcheur ou un kayakiste. Ici le public est montré en tant qu’utilisateur mais pas en tant que gestionnaire potentiel de la ressource. Leur devoir à l’égard de la rivière n’est pas mis en avant. Seul leur intérêt personnel y est envisagé.
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