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Version Conférence |
3/ Elle utilise des techniques d’implication du public. Un exemple : la pédagogie de projet. Centrée sur l’apprenant la pédagogie de projet amène celui-ci à développer ses capacités dynamiques, son émotion, sa réflexion, son sens critique et son autonomie. Elle lui permet de s’approprier plus ou moins consciemment un projet ainsi que les connaissances qui s’y rattachent. Elle commence par une phase préparatoire durant laquelle l’encadrement cible son public et choisit éventuellement un thème général relativement ouvert. Il opte ensuite en faveur d’un terrain ou d’un cadre d’intervention, puis détermine la durée et les conditions de l’action pédagogique. La conception du projet se fait en revanche avec le groupe. L’encadrement doit lui apporter une première approche du thème en provoquant sa réaction au moyen d’une série de questions, d’un jeu, ou bien encore par la fourniture d’informations ou d’impressions. L’une des techniques les plus efficaces est celle du "brain-storming" ou "remue-méninges". Elle consiste à noter sur un tableau toutes les idées émises par le groupe et à lui faire ensuite choisir entre celles qu’il va retenir et celles qu’il va abandonner. L’ensemble débouchera sur l’expression par le groupe d’une envie ou d’une problématique à partir desquelles se dégageront ensuite diverses idées de projets. Le groupe se décidera en faveur de l’un d’entre eux, puis en délimitera les buts et les objectifs. Il déterminera ensuite la stratégie permettant de réaliser ces objectifs. Une fois le projet négocié, affiné et structuré par le groupe, les aspects matériels et financiers sont traités et les rôles sont répartis. Vient ensuite la phase de réalisation des productions prévues. Pouvant générer de nouvelles interrogations elle demande là encore des capacités d’adaptation à l’imprévu. Suit la phase de la restitution dans laquelle chaque groupe présente son travail aux autres ou à un public extérieur. Motivante, elle permet la fixation d’une date-butoir, valorise travaux et recherches et offre une possibilité supplémentaire de communication, tournée cette fois vers l’extérieur, comme par exemple à destination des parents. Une phase finale d’évaluation procède enfin à l’analyse de la démarche et à l’appréciation de la production. Attitude des apprenants, de l’encadrement, utilisation rationnelle ou non rationnelle des moyens matériels, niveau d’appropriation des techniques… Elle réunit groupe et encadrement. Une dernière étape est celle de l’évaluation post-projet à moyen terme. Ne concernant que l’encadrement elle consiste à évaluer l’impact du projet sur ses différents acteurs, sur d’autres personnes, ou même sur le terrain. D’un point de vue psychologique la pédagogie de projet permet d’amener un groupe d’individus à générer une série de comportements et d’attitudes auto-implicantes et auto-responsabilisantes. Il en découle pour l’apprenant la possibilité d’engranger un éventail de connaissances beaucoup plus large que dans l’hypothèse de suivi d’un projet auquel il n’aurait adhéré. Ici le projet concerné est en quelque sorte sa propre création. L’animateur joue ici un rôle essentiel : il doit donner une âme au groupe dont il a la responsabilité. Il se doit de lui fournir des pistes, un contexte, en gardant un pied dans le groupe et un autre en dehors de lui. Tout en restant effacé il doit interpeller les timides, calmer les enthousiastes, s’appuyer sur les leaders, distiller coups de main et connaissances là où le besoin s’en fait sentir. Mais il n’est plus qu’un partenaire et laisse le groupe voler de ses propres ailes. Adaptable à tous les types de public la pédagogie de projet est donc des plus motivantes pour ses destinataires. Privilégiant davantage les compétences d’animation que les compétences de contenu elle permet d’aborder des thèmes assez généraux et laisse donc une grande place à l’imaginaire créatif. Seul inconvénient : elle demande du temps.
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