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L’éducation du public au respect de l’eau possède enfin un dernier trait de caractère, celui de se démarquer de la pédagogie traditionnelle. Elle se rattache en cela à la théorie constructiviste piagétienne[1].

Le constructivisme considère tout d’abord que l’individu est le principal acteur de la construction des connaissances et que toute action éducative est inefficace si elle ne part de ce qui est déjà construit chez l’apprenant. Elle doit aider l’élève à augmenter ses connaissances et ses capacités en lui fournissant les moyens de faire évoluer ses acquis. Elle place ainsi l’élève au centre du dispositif et recherche une implication active de sa part. L’enseignant devient en quelque sorte un accompagnateur et non plus un simple transmetteur de savoir au service d’un élève passif.

Le constructivisme considère également que la construction des connaissances ne se fait qu’à partir de l’interaction et de l’échange, car ce sont eux qui permettent de dépasser ce qui est déjà construit. La pluridisciplinarité, la transversalité, la confrontation entre les cultures, les savoirs et des schémas de pensée différents jouent donc un rôle essentiel dans l’apprentissage. Il n’y a plus seulement transmission du professeur à l’élève mais co-construction avec non plus une mais plusieurs relations au savoir, ces relations ou interactions étant celles du professeur et de l’élève, mais également celles des élèves entre eux.

Enfin pour que cette connaissance soit durable ou plus exactement évolutive, sa construction doit s’accompagner de celle d’instruments intellectuels généraux destinés à apprendre comment apprendre à l’individu. Ces instruments lui permettront par la suite de passer d’un domaine à un autre et favoriseront son autonomie. Il en découle une prise d’initiative et une responsabilisation de l’élève qui a plus confiance en lui et apprend en même temps sur lui-même.

La plupart de ces idées se retrouvent dans les démarches d’éducation relative à l’environnement et dans celles d’éducation du public au respect de l’eau.

[1] Du nom de Jean Piaget (1896-1980) psychologue et épistémologue suisse qui s’attacha à l’étude des mécanismes de formation des connaissances, en particulier chez l’enfant. Auteur d’une théorie structurale du développement par stades, il fut aussi le fondateur de l’épistémologie génétique.