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B / Une raison d’ordre pratique

Mais s’il existe non pas une mais des éducations au respect de l’eau c’est également pour une raison d’ordre pratique : à bien y regarder, ce n’est pas tellement les intervenants, les actions entreprises ou les moyens utilisés qui vont faire une éducation, mais bien plutôt la démarche intellectuelle à la base de laquelle ces intervenants vont entreprendre ces actions et décliner ces moyens.

Il ne faut pas en effet confondre éducation avec information, celle-ci n’étant en quelque sorte que la transmission brute d’un ensemble de données. Aussi le seul fait d’éditer et de distribuer, ce n’est là qu’un exemple, 10000 plaquettes ou 10000 CD-Rom, de tenir 500 conférences ou de présenter 40 animations au bord d’une rivière ne rendra pas à lui seul une démarche éducative.

Celle-ci ne résidera que dans l’utilisation par le pédagogue, l’enseignant, l’animateur, le papa, la maman, ou pourquoi pas, l’autodidacte de ces divers supports ou médias en fonction des objectifs pédagogiques[1] qu’il se sera fixé.

Cette pluralité d’intervenants est également marquée par une absence de coordination au plan national, et ce malgré l’existence de quelques réseaux et de quelques partenariats. De nombreux agents travaillant isolément de leurs confrères, ignorent leurs actions et leur existence tout en suivant dans le même temps une démarche sensiblement équivalente à la leur.

On constate en effet l’existence d’un certain nombre d’outils récurrents, tantôt mis au point par des intervenants publics, tantôt par des intervenants privés ; ainsi que celle d’un ensemble d’actions tout aussi récurrentes et semblables pour l’essentiel, mais dispersées.

De façon schématique et résumée, je puis dire que l’éducation du public au respect de l’eau se fait en France de la façon suivante :

Tout d’abord par l’édition de supports éducatifs : il s’agit là d’outils tels que les manuels, les fiches et dossiers pédagogiques. Tous sont adressés au milieu scolaire, c’est à dire aux élèves comme aux enseignants et parfois à des publics spécialisés. S’y rajoute l’outil informatique : le site Internet, le CD-Rom ; et l’outil matériel : la mallette pédagogique.

Elle se fait ensuite au travers d’une pluralité d’interventions : il peut s’agir tout d’abord de conférences ou d’expositions à destination des élèves de tous âges, ou même du grand public, de sessions d’informations ou de stages à destination des enseignants, et de conférences-débats destinées à de futurs professionnels.

Elle se fait aussi par des actions de partenariat entre les ministères concernés, des collectivités locales ou des organismes spécialisés.

Mais l’éducation au respect de l’eau se fait surtout et avant tout par des interventions en milieu scolaire : les classes d’eau auxquelles je me permettrai d’associer les sorties ou animations-nature.

Elle trouve également sa place dans un tourisme valorisant l’écosystème et le patrimoine.

Certains penseront peut être la reconnaître dans l’incitation tarifaire à l’économie mais je n’y souscrirai pas. Si je n’en nie l’effet dissuasif – encore que – elle ne s’apparente pour moi qu’à une démarche "coercitive" et non éducative.