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Version Conférence |
b) A vrai dire, si chaque enseignant peut de sa propre initiative regrouper plusieurs de ses collègues pour organiser une session de classe d’eau il existe un module de formation adaptable à tous les niveaux scolaires, de la maternelle à la terminale, ainsi qu’à de nombreux niveaux universitaires ou professionnels. Ce module appelé "classe d’eau" est une conception de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie. Ce protocole se décline en trois pôles complémentaires articulés autour d’une semaine :
L’idée n’est pas pour l’Agence de l’Eau de remplacer les enseignants mais bien au contraire de leur donner l’occasion de s’impliquer personnellement dans la création de la session en organisant eux-mêmes sa tenue et sa teneur. Ils conservent ainsi leur rôle en amenant la connaissance à l’enfant et dans l’école. L’initiative de créer une classe d’eau peut d’ailleurs s’intégrer à un Projet d’Action Educative. Il ne s’agit cependant pas là d’un service clé en main car l’Agence ne conseille et ne finance que si elle agrée au projet. Elle apporte une aide à la conception personnalisée, fournissant documentation et livre de bord type. L’organisateur aura pour tâche de s’inspirer de ce dernier afin d’en concevoir un exemplaire adapté à sa classe, exemplaire dont il se servira parfois pour fournir un compte-rendu d’opération. L’Agence n’interviendra éventuellement durant la classe qu’en tant qu’actrice de l’eau et au même titre que les autres intervenants. Elle n’organise donc nullement la session. La condition sine qua non de l’organisation d’une classe d’eau et de son bon déroulement est donc la motivation du chef de l’établissement, qu’il s’agisse d’un directeur d’école, de celui d’un IUFM, d’un principal de collège ou d’un proviseur. L’initiative découlera aussi bien d’un enseignant que de la direction. Ce qu’il faut bien retenir c’est que c’est bien à l’établissement et à son personnel qu’incombe la responsabilité de mettre le projet en œuvre. Ce dernier sera donc le résultat d’une dynamique d’initiative et de réflexion créative. L’équipe enseignante est donc obligée d’assumer une organisation collective et interdisciplinaire dont elle n’a pas forcément l’habitude et d’adapter son mode de travail à un contexte et à un sujet d’étude différents. Le fait que la session dure une semaine crée une dynamique se répercutant sur tout l’établissement. Le bouleversement d’emploi du temps favorise quant à lui l’établissement de relations plus conviviales entre élèves et professeurs. Cette démarche est également des plus pragmatiques car les maîtres sont bien les mieux placés pour connaître le niveau de connaissances de leurs élèves et partant définir pré-requis et objectifs pédagogiques. De même sont-ils les mieux en mesure de coordonner les interventions extérieures afin d’éviter les répétitions et de structurer la semaine de façon cohérente. Ils auront par exemple organisé rendez-vous et sorties de façon à ce que les enfants visitent les installations de distribution et de stockage avant les installations de traitement. Les classes d’eau peuvent enfin favoriser une nouvelle rencontre entre adultes et enfants et même pourquoi pas entre école et enfant. L’implication du sujet élève par des ateliers de production et la restitution des acquis permettront à l’enfant d’acquérir des connaissances au moyen d’un processus qui lui sera plus personnel et auquel il adhérera d’autant plus volontiers. Selon les chiffres de l’Agence les classes d’eau passèrent de 2 en 1987 à 25 en 1988, puis à 300 en 1990 pour atteindre 515 en 1995 et 645 en 1997 ce qui représenta pour cette année 19000 élèves. L’investissement pour y parvenir ne s’éleva qu’à 2,7 millions de francs. Les sommes engagées dans la seule agglomération parisienne pour retirer de la Seine pas moins de 2000 tonnes de détritus urbains représentèrent pour cette même année 97 un total de 5 millions de francs. 700 classes supplémentaires furent organisées en 1999 et environ 800 pour l’année 2000. Progressivement, les classes d’eau furent également étendues à des publics plus larges : tout d’abord à de futurs enseignants en 1994, puis à des pharmaciens d’officine en 1995, aux élèves de l’Etablissement Régional d’Enseignement Adapté de Paris Belleville, et enfin à des PME-PMI en 1996. En 1997 vingt infirmières en milieu scolaire et universitaire de l’Académie de Paris suivirent à la Sorbonne une "classe eau et santé". Une expérience fut également tentée avec des élus en 1997 à la demande d’un Syndicat Intercommunal d’Aménagement de l’Oise amont. L’Agence organisa intégralement cette formation au titre d’une classe d’eau expérimentale réunissant à l’occasion de la Semaine de la Ville de Guise (Aisne) des élus belges et français appartenant au même bassin versant. Politiques, usages, similitudes et différences des organisations respectives y furent abordées par des spécialistes de chaque pays, programme qui fut complété des traditionnelles sorties sur sites. Signalons enfin que si la formule de l’Agence Seine-Normandie connut donc un franc succès, elle ne put en revanche s’exporter aux autres bassins versants, les agences concernées n’ayant pas souhaité adhérer au projet. Il existe cependant dans toutes les académies un certain nombre de classes d’eau, mais leur structure n’étant pas aussi bien charpentée, elles ne rassemblent souvent que quatre ou cinq professeurs, scientifiques pour la plupart.
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