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3 / Application des principes du développement durable au domaine de la gestion de l’eau

Nous allons à présent voir ensemble ce que peut être une gestion respectueuse de la ressource compatible avec les principes du développement durable[1]. Si elle englobe un certain nombre d’approches et de principes applicables de façon générale par les décideurs et par les acteurs de l’eau ; elle implique également un changement du mode individuel de sa consommation.

Elle se conçoit tout d’abord à partir d’une optique à long terme afin de ne pas être amenés à un instant "t" à s’engager sur des choix irréversibles, ceux-ci pouvant très bien s’avérer néfastes pour les générations à venir à "t + 1". Au contraire est-il nécessaire de réparer les erreurs passées ce qui se résout souvent en investissements considérables. Il est également essentiel d’assurer le financement de fonctionnement des équipements et infrastructures afin de les pérenniser.

Une exploitation rationnelle de l’eau doit aussi tenir compte de ses cycles naturels et notamment des rythmes très lents de renouvellement des eaux souterraines pour lesquelles la préservation à long terme est essentielle. La qualité de l’eau dépendant de sa qualité dans le milieu naturel, il est nécessaire de protéger cette ressource autour des villes et de façon plus générale de développer des procédés d’anticipation et de recyclage afin de ne pas surexploiter les nappes.

L’approche de toute question relative à l’eau doit par ailleurs être rationnelle et intégrée et non isolée des autres. Cela suppose le choix de la bonne échelle de décision – décision de préférence collective – ainsi que la mise en place d’un bon système de mesure de ces interrelations. Cette même démarche implique également que la problématique de l’eau soit intégrée à l’ensemble des activités humaines et que toute politique d’aménagement du territoire ou d’occupation des sols prenne désormais en considération ses contraintes.

L’application de ces principes ne signifie cependant pas qu’il convienne de rechercher un modèle généralisable ou d’utiliser systématiquement l’un de ceux qui aurait déjà fait ses preuves dans tel ou tel pays. Il faut en effet tenir compte de situations locales, de conditions géographiques, économiques et sociales pouvant être extrêmement diverses. Si la vision doit être globale, l’effort de gestion doit être local. Des méthodes traditionnelles de gestion peuvent d’ailleurs s’avérer judicieuses quand elles sont adaptées au contexte.

Regarder globalement et agir localement. Les collectivités locales ou les communautés locales de l’eau semblent donc être les structures les mieux adaptées à cette préoccupation. Il est d’ailleurs fondamental de ne pas émietter les actions et de les coordonner au niveau des régions, des Etats ou des bassins versants[2]. Des règles juridiques ainsi que des programmes d’intérêts communs regroupant les différents acteurs impliqués par la gestion de l’eau doivent être élaborés en ce sens.

Un management de la demande est également nécessaire afin d’éviter autant que possible la mobilisation de nouvelles ressources. L’eau assurant diverses fonctions et services, il est par exemple vital de diminuer la consommation de chaque service sans que la qualité de ce dernier en soit pour autant affectée. Cette approche d’optimisation passe par une maîtrise des consommations réalisable à partir de technologies économes et de meilleurs outils d’information quant aux divers usages et aux coûts évités.

Education et sensibilisation du public au problème de l’eau prennent ici toute leur importance car elles permettent d’associer la population à la politique de l’eau et de promouvoir la démocratie participative. L’incitation économique n’est efficace que si le consommateur est correctement et concrètement informé sur les moyens d’adapter sa demande. De plus il convient de passer dans l’esprit de l’usager particulier comme industriel ou agriculteur de la vente d’un produit à celle d’un service

Mais le respect de l’eau passe également par une modification des comportements individuels et même de façon plus précise à une modification individuelle des comportements du grand public. Ayant évoqué les "comportements problèmes" générateurs de nuisances, je puis à présent faire de même relativement aux comportements respectueux de l’eau. Toutefois, afin de ne pas alourdir ce chapitre introductif, je me limiterai à les regrouper selon quatre catégories et à n’en fournir à titre d’exemple qu’une liste non exhaustive. J’invite les lecteurs qui souhaiteraient en savoir plus à se reporter au document "Notions d’écocivisme" du Collectif Environnement Canada.

Ils trouveront celui-ci à l’adresse suivante : http://www.ns.ec.gc.ca/french/udo/primer1.html

Il est dans un premier temps possible au consommateur de s’équiper d’installations économiques : réservoir à écoulement réduit ou réducteurs de volume dans les toilettes, douches à débit lent, économiseurs posés sur les robinets, arroseurs de jardin à configuration aplatie… Ces installations peuvent être réalisées à l’occasion de la réparation des fuites, réparations auxquelles il est également fort utile de procéder le plus rapidement possible.

Il peut également "prendre sur lui" : prendre des douches plus courtes, fermer le robinet pendant qu’il se brosse les dents ou se lave les mains, faire tremper fruits et légumes dans un évier partiellement rempli, cuisiner à la vapeur, n’utiliser lave-vaisselle et machine à laver qu’à pleine capacité, aménager un jardin qui demande peu d’entretien, récupérer l’eau de pluie…

Il peut enfin mieux gérer ses déchets : ne pas jeter à l’égout peintures, solvants et produits potentiellement dangereux, composter ses restes de nourriture et ses déchets organiques, participer aux programmes de recyclage…

De façon plus générale le défi à relever pour les promoteurs d’une gestion rationnelle est surtout selon moi celui de l’acquisition par le public d’un "état d’esprit" favorable au respect de l’eau. Est-ce à dire que le concept de développement durable doive s’imprimer en chacun de nous ? Peut-être car nous savons qu’il ne concerne pas seulement les nations en développement. Quoi qu’il en soit un tel changement d’attitude ou une telle ouverture de l’esprit ne me paraissent envisageables qu’à partir d’une intervention extérieure : celle de l’éducation.

Après avoir posé le problème de la nécessité d’un respect de l’eau et avoir défini ce en quoi il pourrait consister, nous allons à présent nous pencher sur le volet pédagogique de notre sujet. Mais avant d’envisager en elle-même la question de l’éducation au respect de l’eau, nous allons nous attarder quelques instants sur la notion d’éducation relative à l’environnement.


[1] Dans le cadre des travaux préparatoires de la Conférence de Paris (mars 1998) et de la 6ème session de la Commission du Développement Durable des Nations Unies (en avril de la même année) laquelle avait inscrit le thème de l’eau à son ordre du jour, la Commission Française du Développement Durable a souhaité lui présenter les résultats d’une consultation de différents acteurs de l’eau qu’elle a pour l’occasion réalisée en collaboration avec le Commissariat Général au Plan et l’Académie de l’eau. Présentant ces résultats sous forme de recommandations la Commission se prononça en faveur de l’application de la démarche du développement durable au domaine de l’eau. Les paragraphes qui vont suivre en sont directement inspirés.

[2] La Commission Française du Développement Durable  propose notamment la création d’institutions gérant non seulement l’eau, ce que font déjà les Agences de l’Eau depuis 1964, mais également l’ensemble des ressources naturelles ainsi que l’élaboration d’un dispositif coordonnant spécifiquement les différentes conventions internationales adoptées dans le domaine de l’eau.

 

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